Le portrait du nouveau magazine Terre de Coeur est consacré à Dominique Chochoy. Un longfosséen producteur amateur de cidre, passionné par les pommes depuis sa plus tendre enfance.

Comment est née cette passion de la pomme et du cidre ?
Mes parents étaient agriculteurs à Lottinghen. A la ferme, on avait quelques pommiers. On faisait du cidre comme cela se faisait dans de nombreuses exploitations de l’époque. J’ai un souvenir ou plutôt une odeur qui m’a tellement marquée : celle des pommes stockées dans une étable. Quand j’ouvrais la porte du bâtiment, elles dégageaient tous leurs arômes. C’est une odeur que je ne peux oublier.

Vous êtes aujourd’hui producteur amateur de cidre, racontez-nous vos débuts ?
Après une expérience professionnelle à Maubeuge, je suis revenu vivre dans le boulonnais en 1983. C’est vraiment à cette période que je me suis mis à faire du cidre en famille, avec mes oncles notamment. On le faisait de façon très artisanale et classique. En 1990, avec mon épouse, nous avons acheté une maison à Longfossé. J’ai planté et greffé mon terrain. Mon verger est aujourd’hui implanté sur 7000 m² et compte une bonne centaine d’arbres et quelque 30 variétés dont certaines typiques du boulonnais et de Normandie.

Comment avez-vous appris à faire du cidre ?
Le savoir-faire, je le tiens de mes grands-parents et de mes parents. Mais j’ai voulu aller plus loin, comprendre la technique, maitriser le processus de fabrication. A la fin des années 90, j’ai participé à des formations proposées pat le Parc naturel régional. Avec d’autres passionnés, nous avons créé une association « Les Amis de Germaine » pour prolonger les échanges.

Quelle est l’objectif de cette association ?
Son but est de sauvegarder le savoir-faire cidricole. A cet effet, nous regroupons des amateurs et producteurs de cidre qui ont la volonté de progresser, partager, échanger et se former. Des formations sont d’ailleurs proposées régulièrement avec l’intervention de spécialistes, notamment des enseignants normands de lycées agricoles. Depuis l’origine, nous avons eu plus de 300 adhésions provenant des Hauts de France et même de Belgique. Je suis le président de cette belle association depuis 16 ans.

Votre plus grande satisfaction ?
Aujourd’hui, dans le boulonnais et ailleurs, la production du cidre se perpétue grâce à des producteurs passionnés. Nous sommes toujours très heureux de promouvoir et transmettre nos connaissances et notre savoir-faire. L’une de mes grandes satisfactions est de voir un jeune qui se met à planter et à récolter des pommes pour faire du jus ou du cidre. Il y a aussi de beaux projets communaux qui méritent d’être soulignés comme le verger conservatoire de Crémarest qui participent à la promotion et à la sauvegarde de notre patrimoine fruitier et cidricole. D’ailleurs les pommes à cidre de ce site sont données à des adhérents qui n’ont pas encore de pommes. Ça leur permet de commencer à produire.

Plus d’infos sur : www.lesamisdegermaine.fr