Frontalière de Vieil Moutier, Quesques, Selles et Senlecques, Lottinghen, que l’on appelait dans des temps passés Lonastingahem puis Lostinghen, est une commune fort ancienne qui aurait des origines germaniques.
Sur le territoire de ce village on y a recueilli divers objets qui attestent de l’implantation des Romains. En exploitant les carrières à ciments, on y a notamment découvert des perles de verroterie de l’époque romaine.
La vie du village
L’école est en RPI avec Selles. L’attractivité de Lottinghen passe également par le dynamisme et la diversité de ses associations (sports et loisirs, football, gym, chasse, quilles et le club des aînés).
Plusieurs artisans et commerçants sont établis dans la commune : menuisier, plombiers chauffagiste, pompes funèbres, café-épicerie-boulangerie, grossiste en farine avec son moulin, coiffeuse à domicile… On peut de plus dénombrer 3 gîtes ruraux et une discothèque qui par ailleurs est l’une des plus grande du département. Avec 9 exploitations, l’agriculture se porte bien; néanmoins on peut regretter les 21 fermes qui composaient la commune à la fin des année 1980.
Six étangs offrent la possibilité de pratiquer la pêche à la truite et aux poissons blancs, de pique niquer et d’apprécier le calme et la beauté de la campagne.
La cimenterie de Lottinghen
Avec l’arrivée du chemin de fer en 1873 et l’installation en 1883 d’une cimenterie par la société en commandite Delattre et Cie, Lottinghen connu un essor exceptionnel. Compte tenu de ce développement, un établissement de facteur-receveur avait même vu le jour (il desservait les communes de Lottinghen, Quesques et Senlecques). En 1972, 188 personnes travaillaient à la cimenterie. C’est le 31 décembre 1981 que la société, sous le nom de Ciments de Portland, arrêta définitivement toute activité. De nos jours subsistent les bureaux (devenus une discothèque).
Les carrières inexploitées en raison de l’arrivée d’eau sont désormais utilisées comme étangs de pêche appartenant à la commune.
Des missiles V1 à Lottinghen
Durant la seconde guerre mondiale, l’usine continua de fonctionner pour l’armée allemande qui réalisa avec le ciment local, une base de lancement de missiles V1. Arme résolument moderne et puissante, le V1 devaient harceler l’Angleterre. La main-d’oeuvre travaillant sur cette base atteigna les 5000 ouvriers. En février 1944, Lottinghen allait subir neuf raids, totalisant plus de 605 tonnes de bombes. Devant constater des dégâts trop importants, les forces d’occupation décidèrent d’abandonner le chantier.
L’église
Avec un choeur datant du XIème siècle, l’église « Saint Fuscien » de Lottinghen est très ancienne. Sa tour était une véritable forteresse percée de meurtrières. A l’intérieur se trouve une cheminée où l’on a fait du feu; les villageois s’y réfugiaient pour échapper aux nombreuses bandes armées qui sillonnaient le pays. En effet, ayant le triste privilège de se trouver aux abords de la frontière de la Liane avec les Anglais et de la frontière artésienne avec les Espagnols, Lottinghen connut longtemps les incursions des uns et des autres.
A la fin du XVIeme siècle, lors d’une incursion, un horrible drame se déroula au village: les femmes et les enfants qui n’avaient pu fuir furent brûlés en grand martyre, sans aucune pitié de la part des soldats.