Entre la forêt de Desvres et celle de Boulogne, se niche Crémarest, charmant village de la vallée de la Liane. Bornée à l’est par Alincthun et Bournonville, au nord par Bellebrune et au sud par Wirwignes, la commune se distingue par un vaste territoire composé de 260 hectares de forêt.
Depuis le sud, en venant de Desvres, l’entrée de la commune est valorisée par une remarquable rangée de tilleuls et par un pont de pierres laissant entrevoir la Liane.
La commune fut désignée jusqu’au 13ème siècle sous le nom de Biscopem, appellation germanique qui signifie «enclos de l’évêque». C’est en 1208 que le nom de Crémarest apparaît pour la première fois sous la forme de Karnemaresc, dont l’étymologie a quelque rapport avec les marécages (maresc) qui existaient autrefois sur le territoire.
Crémarest possède de nombreux hameaux et lieux-dits dont les appellations ont d’étroits rapports avec le moyen âge: Reclinghen, la Billarderie, la Caurie, l’Epine, la Fresnoye, les Hautes Fontaines, les Communes, le Possart, les Breucqs, la Houblonnerie (qui rappelle le souvenir de la culture du houblon dans la région)
Crémarest de nos jours
L’école, en RPI depuis 1987 avec Wirwignes et Questrecques, accueille 70 élèves répartis en 3 classes de maternelles.
Avant Crémarest était essentiellement un centre agricole: au début des années 1960 on comptait une cinquantaine de fermes. Aujourd’hui il en reste une dizaine dont 3 spécialisées dans les produits laitiers: beurre, yaourts, fromage blanc…
Une dizaine d’artisans (maçons, électriciens, plombiers, frigoristes, menuisiers, peintres, paysagistes, exploitants forestiers…) composent le tissu économique de la commune.
L’église
L’église de Crémarest, sous le vocable de Notre Dame de Grâce, fut construite au XIV, XV et XVIème siècle. Sa tour massive de 29,5 mètres est surmontée d’un imposant clocher en ardoises. C’est là qu’en des temps troublés, les villageois venaient se réfugier ; grâce aux cheminées, il était possible de se chauffer et d’y cuisiner. Autrefois, l’église accueillait en pèlerinage de nombreux marins de la côte boulonnaise qui venait offrir un cierge pour se garantir des écueils de l’océan.
En 1684, un horrible « fait divers » se déroula à l’intérieur de l’église : les sires de la Fresnoye et de la Billarderie se sont battus en duel pour savoir qui aurait été le plus digne de recevoir le pain bénit le premier. Ce duel se termina en véritable bataille, puisque tous les gentilshommes défendirent leur partisan et croisèrent le fer pour régler le litige. On enregistra plusieurs morts et par punition l’édifice fut interdit jusqu’en 1725.
Le 25 juin 1662, les villages de Crémarest, Wirwignes et Questreques se révoltèrent pour protester contre les lourdes et injustes impositions établies par le gouvernement de Louis XIV. Deux cents hommes en armes traquèrent et chassèrent les cavaliers royaux occupés à festoyer au château de Wirwignes.